C’est à leurs ancêtres muletiers que les habitants de Loubaresse doivent leur sobriquet ‘lous Traoutchos Boutos (en français : troueurs d’outres) .
Avant le développement des routes et la création du chemin de fer, les échanges entre la montagne et les vallées étaient assurés par les muletiers. Les mulets montaient vers le plateau chargés de vin, et redescendaient avec dentelles ou encore lentilles et fromages. Les convois parcouraient ainsi de 20 à 40 km par jour.
La charge d’un mulet ou «saumée» variait entre 140 et 170 kg, ce qui représentait pour une «couble» de 20 mulets environ 3 tonnes de marchandises ou 30 hl de vin !
Le mulet de tête se reconnaissait à son énorme grelot ou «queyrade», les autres voyaient leur harnachement rehaussé de courroies garnies de clochettes ou «trintrin», de plumets rouges sur la tête ou de plaques rondes en cuivre sur les tempes et le front appelées «les plaques muletières».
Lors de leurs charroies sur ces chemins sinueux et escarpés les muletiers de Loubaresse avaient coutume, quand la soif se faisait trop pressante, de percer les outres en peau de génisse avec le poinçon de leur couteau pour déguster le vin frais à la gargalette. Ils refermaient ensuite le minuscule orifice avec un petit morceau de bois taillé en forme de bouchon …
Auteur: L.Fournet